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CV de Serge Fortin

Histoires pour enfants

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Le Lapin de Pâques

 

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Il était une fois dans un bois un lapin malin qui n'avait pas de nom. Il n'avait pas de nom parce qu'il avait été rejeté lorsqu'il était né par sa famille. Sa famille, qui était désappointée de lui, avait peur de sa nature réfléchie parce qu'elle le considérait comme une erreur de la nature. Tous les lapins du coin étaient brunâtres, mais, lui, il était blanchâtre avec certains bouts noirâtres. Tous ceux l'environnant étaient bêtes et insouciants, mais, lui, il était une bête d'une grande intelligence, très soucieux de sa présence dans son environnement. Il se posa tellement la question sur ce qu'il était, soit un lapin ou un humain, qu'il développa une obsession avec le temps. Il était très chagriné parce qu'il était sans compagnon, et que les habitants de la région étaient effrayés lorsqu'ils l'apercevaient. Durant plusieurs années, l'animal intelligent et rejeté vécut en solitaire près de la propriété familiale à l'insu de ses soeurs et de ses frères. Il eut beau tourner et retourner les pensées qui le dévoraient jour après jour, il ne put jamais soulager ses maux et expliquer ce qu'il était. Mais une bonne journée d'été, fatigué d'essayer de trouver une explication sensée, et particulièrement du désengagement de ses parents, il décida finalement avec excitation qu'il était temps de partir de cet habitat démoralisant, et de ne plus jamais revenir dans un tel état d'isolement.

 

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Il marcha et marcha pour oublier son passé et ses chagrins, mais tout ça, en vain. Aveuglé par de grosses larmes, il s'arrêta dans le pré et pleura à chaudes larmes. Un papillon multicolore, qui volait vers ses noces d'or, s'arrêta près de lui, et lui demanda avec curiosité d'un ton excité: «Pourquoi valeureux lapin es-tu malheureux ce matin près de ce si joli bois? Cette matinée est si merveilleuse avec cette rosée radieuse. Prends le temps de regarder ce si beau soleil chassant l'ombre et l'éveil du sombre ruisseau; ils sont si magnifiques et énergiques. Je suis si émerveillé par ma cinquantième journée de vie, car, demain, petit lapin, je vais me marier au plus excitant phénomène existant. Cette merveille de la nature qui éveille mes antennes matures est, bien sûr, un papillon dans la cinquantaine ayant comme petit nom Rosie.»

Le malin lapin raconta au papillon d'un ton mordant sa terrible histoire et lui demanda de lui expliquer les raisons de son union avec un autre papillon lorsqu'il est possible d'avoir des enfants sans être marié. Désemparé et avec embarras, l'animal en aval s'exclama: «Je ne sais pas. Je suis persuadé que tous les papillons qui sont soumis à l'évolution depuis le commencement des temps doivent se marier ainsi». Il sourit et répliqua: «Mais si tu maries Rosie, demain tu auras un tas de petits que tu abandonneras à leur destin et après demain tu ne seras plus là. Ta vie, papillon, est si éphémère, car tu peux disparaître à tous moments et amener ceux de ton sang à l'extinction! Comment être volant peut-tu être aussi content d'être vivant?».

Alors, sans effort, il dit: «Un papillon est un papillon, il est impensable pour moi de changer ma destinée, et le don de ma vie est indispensable pour ceux de ma race et ceux qui suivront mes traces. Mon ami, je ne suis pas mécontent de ma vie lorsqu'il est si valorisant d'être vivant et de donner des descendants par milliers? Malgré tes réflexions, mon petit intellectuel, c'est vraiment exceptionnel pour un papillon d'avoir suffisamment de veine pour participer à la prochaine génération, car seulement un papillon sur un tas de papillons va pouvoir demeurer en vie jusqu'à maturité. Les menaces sont si nombreuses pour un papillon qu'à tout instant de la journée un compagnon de ma race aboutit sous la dent creuse d'un affamé. Si la nature m'a permis d'éviter de me retrouver en pâture, et, ainsi, de profiter de la vie en toute quiétude sans souci, je dois la remercier par ma gratitude. Si la nature par sa générosité te donne un talent, tu dois lui redonner deux talents et après, je te le jure, tu seras aussi triomphant que moi. Tu dois oublier ton passé encombrant et utiliser tes talents magiques pour aider la nature, car toi, tu es une créature unique.» L'heureux papillon, d'un battement d'aile, fit ses adieux à son compagnon sans nom et s'éloigna dans le ciel vers sa Rosie, sa dulcinée ailée.

 

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Enthousiasmé après la conversation avec le papillon, le lapin, qui décida de se prendre en main, s'en alla, sûr de lui, aider la nature. Il marchait et courait dans la forêt parce qu'il était maintenant si content. Mais après plusieurs heures de réflexions, il tomba en pleur et il se découragea puisqu'il n'arrivait pas à trouver la façon dont il pourrait aider la nature et laisser sa signature? Il se répéta tellement et si intensément qu'il n'était qu'un bébé ver dans cette mer démesurée et qu'il ne pourrait jamais changer l'univers, qu'il se convainquit. Fatigué de penser et amer, le lapin se mit à l'affût afin d'attraper une idée et s'endormit près d'un feuillu centenaire.

Le lapin était en train de rêver qu'il vivait avec ses parents en harmonie lorsqu'une voix ressemblant à un émiettement lui dit: «Lève-toi, mon petit ami, le vent se lève et tes tourments s'achèvent. Pourquoi chercher ta destinée dans le monde réel, alors qu'en réalité, l'issue, dont tu as tant voulu et rêvé, est dans le monde irréel des rêves? Ici, on peut te donner ce que tu veux; il s'agit seulement et simplement de demander, demander, demander, demander, demander...» Le lapin, effrayé et attiré de trouver la voie de son destin, demanda avec une voix apeurée: «Qui êtes-vous voix, vous qui m'effrayez et m'attirez tout à la fois?» La voix répondit ainsi: «Je suis le gardien de la forêt durant la journée et je suis, le soir, le miroir de l'humanité où tous les rêves des humains sont réfléchis et achèvent leurs trajets. Ici, les rêveries humaines abandonnées dans le ciel prennent vie et ils deviennent des images symboliques et dynamiques utilisées par les sages ou les mages de l'éternel. Ces symboles, qui prennent leurs envols au paradis, sont destinés à protéger les valeurs humaines et ils entretiennent un lien entre le coeur des humains et le Divin.»

Le lapin incertain répliqua à la voix: «Si tu es si brillant, dis-moi pourquoi un lapin a seulement un instinct? Pourtant, je suis si intelligent» La voix lui répondit: «C'est vrai un lapin a seulement un instinct, mais si tu es intelligent tu n'es point un lapin. Pourquoi crois-tu que tu es un lapin malin? L'apparence ne fait pas l'être vivant, c'est l'être vivant qui fait l'apparence. Est-ce qu'un humain ayant seulement un instinct est un humain? Tu es plus humain que bien des humains. Lapin, si tu réfléchis sur ta situation et que tu as conscience de ton intelligence, ça signifie que tu es humain. Tu n'es pas un lapin humain, mais un esprit malin réincarné désirant se transformer en un symbole et conserver ainsi la parole du créateur dans le coeur des humains qui l'oublie si souvent. Souvent, un esprit réincarné prend vie dans un être inanimé ou un être bienheureux pour le transformer en un outil de Dieu. Un arbre de Noël n'est pas qu'un arbre que l'on met à la poubelle après l'envol de sa prestance, mais le symbole de la souffrance du Christ, le valeureux fils de Dieu, lors de sa naissance dans l'indifférence. Souvent, Dieu, soucieux d'un esprit réincarné en déroute, confie au destin le soin d'amener le malheureux sur le droit chemin en plaçant devant lui ce qu'il a besoin pour trouver sa route. Pour toi, dans l'intention de t'aider, Dieu a placé un merveilleux papillon le long de ta voie. Le papillon qui vole est le symbole de la transformation. De la chenille insatiable de nourriture à la chrysalide invalide dans son cocon, le papillon, qui brille avec ses allures inoubliables, subit tout le long de sa vie des transformations comparables à la résurrection. C'est le grand changement d'une vie ordinaire vers une vie extraordinaire. Les humains appellent cette belle journée Pâques, puisqu'à Pâques, Jésus, l'élu du divin, est ressuscité.

Maintenant que tu connais ce que tu es, va aider les gens sans valeurs pour qu'ils n'oublient jamais cette journée et que cette journée soit gravée éternellement dans leurs coeurs. Tu dois utiliser tes magnifiques talents pour te donner une image symbolique, et tourner la page de ton passé décevant. Avec un nom et de la passion, soit certain, tu seras sans peur et tu vivras pour toujours dans le coeur des humains.» Le lapin déterminé dit alors: «D'accord, j'ai enfin compris ce que je ferai. J'ai vécu isolé pendant la majeure partie de ma vie, mais maintenant, je vais aider les gens à trouver une issue à leurs isolements en leur donnant des valeurs en construisant une épopée. Année après année, je vais visiter de malheureux villageois durant la journée de Pâques et je vais distribuer à ces gens de succulents oeufs de Pâques en chocolat. Je dirai à tous ceux qui veulent m'écouter que Jésus, l'élu divin, s'est sacrifié pour eux durant cette journée et qu'il les accompagnera en pensée dans leurs chagrins coutumiers. Mon nom à Pâques sera le Lapin de Pâques.»

 

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Au matin, le lapin se réveilla en répétant continuellement: «Je suis le Lapin de Pâques, je suis le Lapin de Pâques...» Il regarda autour de son environnement immédiat si la voix était dans les alentours, mais ne le voyant pas, il s'endormit une autre fois. Le lendemain, le malin lapin, heureux de sa sage idée, fabriqua une grande quantité d'oeufs de chocolat qu'il alla distribuer avec courage dans un village renommé pour tout raconter. Étant attiré mystérieusement par une maison de couleur sang, il regarda lentement son passé défilé au firmament, sa peur s'en alla en un instant, et il se dirigea doucement dans cette direction pour distribuer ses oeufs de chocolat et ses meilleurs voeux. Une miséreuse près de la maison bondit et lui répondit d'une façon chaleureuse. Le temps s'arrêtant un instant pour apprécier la scène triomphale, une saine étincelle animale s'éleva vers le ciel étoilé et se transforma en une belle étoile. Peu après, la dame, excitée par ce prodigieux visiteur, raconta l'épopée du valeureux lapin aux femmes de son quartier et aux chaleureux voyageurs qui la racontèrent, à leurs manières, d'un million de façons, à leurs nombreux voisins. Elle confessa aussi avec un peu de chagrin que les oeufs de chocolat étaient aussi savoureux que le lapin.

 

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Fin...

Serge Fortin

07-04-1992

 

Remerciement: Siàn Prytherch & Ann Brix - Camosun College, British Columbia

 

P.S.: Cette histoire est la propriété exclusive de Serge Fortin et son utilisation, malgré qu'elle soit sur internet, nécessite une autorisation de l'auteur qui est Serge Fortin. Les utilisateurs qui feraient une utilisation abusive de cette histoire pourraient être poursuivis en justice. Merci de votre compréhension.

 

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